Je me suis souvent demandé pourquoi le choix des personnalités du monde des arts fait par la remarquable biographe Dominique Bona correspondait à mes goûts.
Au cours du temps en lisant ses titres, Dominique Bona m’a donné l’inestimable privilège d’appartenir à la grande famille littéraire. Je pouvais enfin goûter au plaisir de côtoyer leur intimité, partager leurs ambitions intellectuelles, mieux appréhender celles et ceux qui avaient été mes compagnons de vie: Romain Gary, Stefan Zweig, Clara Malraux, Paul Valéry, Colette et quelques autres…
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Avec la publication de « mes vies secrètes », je peux enfin répondre à ma question et comprendre pourquoi et comment se sont échafaudées ces biographies.
Les raisons en sont multiples, mais il en est une qui domine et de haut toutes les autres : la rencontre.
Lire cet essai fait de toutes ces rencontres humaines c’est partager à nouveau la chaleur des vies de ces femmes et de ces hommes qui ont construit par leur art le monde qui nous entoure. Dominique Bona après un travail acharné pour connaître parfaitement leurs œuvres et leurs créations nous a transmis le désir de les découvrir parce qu’elle a réussi à comprendre au moins partiellement qui ils étaient.
Ce récit est un mélange d’humour, de passion, de travail où perce une flamme éclairant de l’intérieur la passion de Dominique Bona pour son travail.
Le lecteur y découvrira l’intérieur foisonnant de l’appartement de Jean-Marie Rouart ou la belle personnalité combative de Simone Gallimard mais aussi la face sombre et insoupçonnée de ceux que nous ne connaissons que par le tamis de leurs écrits.
Sensible et haletant à la manière d’un récit d’enquêtes littéraires ce livre vous charmera.
L’opuscule « Napoléon et les Protestants » signé tout récemment par le Pasteur Alain Joly intéressera bien au-delà des seuls protestants et des passionnés de l’Empire.
C’est pour dire vrai, un ouvrage invitant à redécouvrir le cadre juridique régissant les relations entre l’Etat et les religions et à prendre connaissance du statut particulier voulu par Napoléon pour les Protestants de France .
Dans le tumulte de la Révolution, philosophes et légistes avaient ouvert avant même l’arrivée au pouvoir de Napoléon Bonaparte la possibilité pour les Protestants d’exercer leur culte.
La Déclaration des droits de l’homme de 1789 et la constitution de septembre 1791 affirmaient la liberté de culte et ses corollaires.
Sans leur promulgation, les dispositions arrêtées par l’Empereur n’eurent probablement pas pu voir le jour et produire leurs généreux effets.
Le Pasteur Joly écrit : « Toutes les législations suivantes (postérieures aux textes de 1789 et 1791) jusqu’à la loi de séparation des Églises et de l’Etat de 1905 en passant par le concordat de 1801 et les articles de 1802 dépendent de cette affirmation ».
Chacun mesurera donc l’intérêt et la place de ces textes dans la vie religieuse française durant la majeure partie du XIXème siècle.
Napoléon sut apprécier à sa juste mesure l’exacte influence résultant du nombre et de l’importance des Protestants en France et en Europe.
L’ouvrage nous apprend que la France comptait à cette époque autour de 450000 réformés et 200000 luthériens. En 1815, 10000 luthériens et 22500 réformés vivaient à Paris. Mais l’extension de l’Empire et son autorité élargie à de nouvelles régions européennes comme la Hollande développaient considérablement la puissance des Protestants et changeaient la donne.
Remarquons que l’entourage de Napoléon comprenait des personnalités d’origine protestante tels les généraux Rapp et Reynier, Madame Staël et Benjamin Constant diversifiant ainsi les équilibres. Napoléon en avait pris conscience.
« Ces Protestants sont convoqués (dans cet ouvrage) et réunis non qu’ils aient pesé ensemble dans l’histoire de Napoléon mais parce qu’au fond les protestantismes, qu’ils aient été de foi, de culture ou de référence seulement, formaient une des composantes du Grand Empire ».
Christophe