Les prémices de l’été m’incitent à évoquer le dernier roman d’aventures de l’écrivain « so british » William Boyd. Il vous fera passer un excellent moment de détente au domaine de la littérature.
Les aventures en question sont nombreuses et variées. Elles passionnent le lecteur de bout en bout qui s’intéressent tout autant à l’amour dévorant du jeune Brodie Moncur pour la musique, en particulier pour le piano qu'à son amour pour Lika, la superbe cantatrice russe !
L’oreille absolue dont Brodie est doté en fait un homme recherché voir indispensable pour les musiciens. Ce n’est pas le moindre de ses attraits qui lui permettra de quitter la sombre et plate ville d’Edimbourg en Ecosse pour un Paris étincelant avant de s’engager dans un vaste tour des grandes capitales européennes où la musique règne sans partage en cette fin du XIXème siècle.
William Boyd nous immisce dans ce siècle des virtuoses du piano où Chopin, Liszt, Zimmerman accompagnés par quelques autres remplissent les salles de concert, donnent à prix d’or des leçons aux femmes bien nées tout en n’oubliant pas de les séduire et en animant leurs Salons. Il y est également question des progrès de la technique musicale si indispensable à l’interprétation ou de la concurrence des grandes fabriques de pianos - Pleyel, Erard… - avec les pianos anglais Channon dont nous suivons l’installation sur le marché.
William Boyd nous guide également à travers une Europe où les villes sont de véritables théâtres de l’histoire des arts vivants. C’est évidemment la ville de Vienne mais aussi Trieste ou Genève. Joignez-vous à cet agréable voyage !
Les difficultés à réserver un fauteuil à la Comédie-Française témoignent de la vitalité jamais démentie du plus ancien théâtre d’Europe encore vivant !
C’est l’incroyable histoire de ce lieu et de sa troupe voulus par Louis XIV en 1680 que cet album aux couleurs de feu – rouge et or – des théâtres nous raconte avec un luxe de détails passionnants et une iconographie prolifique;
C’est aussi une histoire pleine de rebondissements, de luttes intestines, de batailles entre comédiens et troupes pour savoir qui occupera le devant de la scène.
Vous serez saisi par le portrait de Molière en César (« La mort de Pompée » de Corneille) par Nicolas Mignard, surpris par l’expression de Talma en Oreste par Merry-Joseph Blondel en 1880, ému par une photographie fixant l’expression romantique du jeune Jean-Louis Barrault au temps de l’occupation en 1942 lors d’une répétition de Phèdre avec en arrière-plan la comédienne Marie Bell, et admiratif des décors composés par Marie Laurencin en 1926.